Pour en savoir plus sur le Silent Sunday du jour…

Cette semaine, de drôles de corneilles se sont posées sur les murs et les vitres de l’hôpital où je travaille. Une rencontre impromptue avec leurs créatrices, Maeva et Samira de la Cie Le Polymorphe. Je dis impromptue, parce que j’ai appris que je devais les accueillir à peine 5 jours avant leur arrivée et informée du contenu de ce projet artistique le jour de leur venue. Un projet « coordonné » ( depuis le début d’année !) par la direction de mon établissement, le CNAREP (Centre national des arts de rue et de l’espace public), en lien avec le festival « Chalon dans la rue », financé par le Grand Chalon, la DRAC et l’ARS.

Bref, je vais la faire courte, mais j’étais la 5ème roue du carrosse alors que sans ma présence et celle d’une autre collègue, rien n’était vraiment possible… sic ! Autant vous dire que personne n’avait pensé à me demander si j’étais intéressée, voir même si j’étais disponible le jour J ! (Il m’a donc fallu annuler ce que j’avais de prévu de faire cette journée avec une collègue, qui du coup, m’a suivie dans cette aventure surprise)

La corneille que vous voyez sur la 1ère photo est dessinée sur le mur de la chapelle de l’hôpital, juste à l’aide de rubans adhésifs, dans le but d’interpeller celui qui passe.

Deux jours plus tard, la Cie est revenue avec l’idée de donner à nouveau naissance à d’autres oiseaux, mais cette fois avec la participation de patients. En parallèle, ils ont été invité à écrire quelques mots sur le thème de l’En Vol. Textes imprimés et collés autour de ces magnifiques volatiles.

Récits de vie, ou purement imaginaires, ils nous ont confié leurs mots, leurs maux, leurs rêves, leur pensées parfois intimes, leurs comptines pleines de poésie… Inspirés par ces oiseaux fabuleux…

Un instant magique, une belle rencontre, qui fait que la vie est belle, le temps de cette créativité collective.

Sur les vitres de la cafétéria…

Sur le bar…

Nous avons un nouveau rendez-vous avec la compagnie en mai, sur le site de l’hôpital et en juillet à Chalon , juste avant le début du festival !

Ce que je peux relever, c’est que les patients étaient nombreux à participer, certains parfois réticents dans un 1er temps, d’autres présents du début à la fin de de matinée, mais tous sont retournés dans leur unité avec le regard pétillant et un sourire de contentement sur le visage, et ça, c’est simplement super génial !

Alors tant pis pour mon ressenti initial, qui était proche de l’agacement et de la colère, moi aussi j’ai pris beaucoup de plaisir à avoir participé à cette aventure et je remercie chaleureusement ces deux artistes pleines d’humanité !

Les Encours du 10

Sur une proposition de Passiflore, voilà mes encours du mois de mars.

Pour commencer , je vais vous évoquer un projet démarré il y a 15 jours avec quelques collègues et une quinzaine de patients (à raison d’une journée par semaine).

Nous participons encore cette année à La Biennale d’Art Singulier 2024 proposée par Itinéraires Singuliers sur le thème du Dépassement !

Chacun y va de son inspiration et ça donne ça pour le moment… Il reste encore 3 jours pour faire évoluer notre création collective. Autant dire, que parfois, il faut canaliser certains ou au contraire les encourager à se lâcher ! Dépassement de soi, dépassement d’honoraire, jour du dépassement climatique, excès, débordement…

Les idées fusent ! Pour l’instant, il y a un tas de petit bonhommes en constructions qui vont gravir cet arbre fait de bric et de broc… Une histoire devrait être écrite en parallèle pour expliquer le cheminement des participants.

Quand notre création sera finalisée, elle partira retrouver d’autres constructions début avril au Jardin de l’Arquebuse à Dijon et ce durant 1 bon mois 1/2 !

Le printemps arrive et je ne peux m’empêcher de recommencer des pots en mosaïques. Celui-ci est presque terminé !

Une fois les dernières tesselles collées, restera à faire le jointoiement et à ajouter plante et terreau !

Je ne pouvais pas terminer les encours sans évoquer cet ouvrage trouvé au centre de documentation de l’hôpital.

« Ervé vit dans la rue depuis vingt-cinq ans. Père de deux enfants qu’il nomme ses « deux poumons », l’écriture lui a sauvé la vie. « Morsures de nuit » est son second livre après le très remarqué Écritures carnassières. »

Un bel exemple de résilience après une vie bien compliquée remplie de souffrance. Il pose un regard bienveillant sur cet univers de la rue qui nous dérange tant ! Cet homme est un poète et j’ai dégusté chacun de ses mot. Un livre qui se lit comme on déguste un recueil de poésies, les chapitres ne dépassant pas 2 pages. Du coup, je pense que je vais me l’offrir pour le savourer à nouveau. Je ne peux que vous le conseiller.

« Après avoir tenté de vivre normalement, ses blessures trop profondes ont fait de lui un SDF : « L’infini des nuits se compte en continents qu’on arpente en songe quand on sommeille à peine. » »

D’ailleurs, comme je fais partie du commité de lecture du centre de doc, je vais proposer que l’on achète son 1er roman « Ecritures Carnassières »

Ce sera tout pour le résumé de mes encours du moi !